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¡ Soy de Francia ! – 10 jours à Cuba entre la Havane et Trinidad

Where are you from ? C’est le refrain des rues de la vieille Havane. Aucun touriste n’y échappera dans une ville où la moitié des habitants sont rabatteurs pour un restaurant ou un bar. Si on schématise la vision du touriste, nous retrouvons donc 50% de rabatteurs, 50% de musiciens et 48% de profs de salsa !
Alors le premier jour on engage la conversation… et rapidement on se retrouve dans un bar du coin à payer des tournées de Mojito pour que notre nouvel ami puisse toucher sa commission. Après avoir refusé les cigares de contrebande proposés, on repart  avec le sourire et quelques discussions bateaux sur la météo ou la composition des familles respectives.
Rien de méchant donc, mais le schéma pourrait se répéter 20 fois par jour et est terriblement révélateur de la situation de la population cubaine.

« Le socialisme ou la mort » disait un mur de la vieille Havane. 53 ans après le « Triomphe de la révolution » le visiteur essaie de dresser un rapide bilan de ce demi-siècle de gouvernement révolutionnaire. Certaines réussites semblent indéniables : l’éducation et la santé sont accessibles à tous. Mais surtout, on ne peut s’empêcher de constater ce principe d’égalité poussé à l’extrême : tous égaux, tous dans la merde. Le SMIC cubain représente environ 10$, les salaires théoriquement élevés des médecins, avoisineraient les 25$. Nous sommes en effet bien loin des débats occidentaux où 1% de la population posséderait 99% des richesses.
Alors les Cubains se débrouillent comme ils peuvent pour arrondir les fins de mois et se payer un petit extra. Évidemment, le touriste reste l’une des uniques entrées d’argent avec ses fameux pesos convertibles (appelés CUC, c’est une monnaie dédiée au touriste, les Cubains eux, utilisent la monnaie nationale). On retrouvera cet esprit de débrouille un peu tout au long du voyage, que ce soit dans les vieilles voitures américaines toutes rafistolées, dans les robes des mamas réparées à la corde ou dans l’incroyable capacité de chaque personne croisée à se transformer en guide touristique ou en rabatteur.

On passe donc son temps à naviguer dans un univers utopiste où l’on peut trouver une vieille Américaine avec un logo Apple découpé dans la carrosserie et un drapeau Ché à côté d’une canette de coca (que le Cubain ne peut évidemment pas se payer)… et c’est probablement ce qui fait actuellement le charme et le mystère de cette île (au détriment de la population).
Au premier abord le temps semble s’être arrêté dans les années 60, faisant fi de la chute du bloc communiste et vivant fièrement une révolution vieillissante. En grattant légèrement la surface, on trouve rapidement les signes des changements à venir : multiplication des téléphones portables, vente de cd pirates de films américains, logo Apple fait main… la société cubaine a beau vivre sur une île, elle n’est pas pour autant aveugle.

Bref, trêve  de bavardage, j’ai résumé ces 10 jours à Cuba, entre La Havane et Trinidad, dans une chouette galerie plein écran. Je finis donc par un grand merci à Benoit qui a développé cette galerie !

(ps : n’hésitez pas à redimensionner votre navigateur internet avec le coin en bas à droite, pour ne pas avoir les images coupées)

(ps2 : pour les détails techniques, c’est un mélange d’images numériques et argentiques, ces dernières étant shootées avec de la portra 400 ou de la velvia 50…)

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